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L’ADISQ et la pérennité financière des maisons de production : rentabilité versus diversité artistique atlantis
today27 mars 2020 308 29 5
La musique québécoise évolue dans un espace culturel unique, marqué par une identité francophone forte au sein d’un environnement nord-américain largement anglophone. Cette dynamique engendre une fragmentation qui influence la diffusion, la reconnaissance et l’évolution des artistes et des styles musicaux québécois. Comment cette segmentation s’est-elle installée et quelles en sont les conséquences sur la scène musicale québécoise ?
L’industrie musicale nord-américaine est dominée par la culture anglophone, avec des géants de la production basés principalement aux États-Unis et au Canada anglais. La musique québécoise se retrouve ainsi dans un espace de diffusion limité, où elle doit se battre pour maintenir sa visibilité et son identité propre.
Cette situation crée un contexte particulièrement précaire pour de nombreux artistes québécois. Ne bénéficiant pas de la même visibilité que leurs homologues anglophones et peinant à percer sur la scène internationale, plusieurs se retrouvent dans une situation économique instable, voire au chômage. Les opportunités de diffusion et de spectacles étant plus limitées, certains doivent diversifier leurs sources de revenus en enseignant la musique, en acceptant des contrats ponctuels ou en occupant des emplois en dehors du domaine artistique. Cette instabilité contribue à une fuite des talents vers d’autres industries ou vers des marchés plus lucratifs.
Le public québécois est lui-même divisé entre différentes préférences musicales. Certains se tournent vers la chanson francophone traditionnelle, d’autres embrassent des genres plus influencés par la culture musicale anglo-saxonne, tels que le rock, l’électro ou le hip-hop.
Un facteur clé de cette segmentation est le rôle des stations de radio, qui, pour des raisons de rentabilité, divisent leurs programmations en fonction de cibles spécifiques. En cherchant à maximiser leurs auditoires et leurs revenus publicitaires, elles adoptent des formats rigides qui favorisent certains genres et limitent la diversité musicale.
Une des principales stratégies employées par les radios commerciales consiste à privilégier la musique anglophone, principalement américaine, car celle-ci attire un public plus large et correspond mieux aux standards internationaux imposés par les maisons de disques et les annonceurs. Cette situation relègue souvent la musique québécoise francophone à des créneaux horaires moins avantageux ou à des stations spécialisées, réduisant ainsi son exposition auprès du grand public.
De plus, la forte concentration des entreprises médiatiques au Québec accentue cette tendance. Certaines chaînes radiophoniques appartiennent à de grands groupes médiatiques qui appliquent des lignes directrices uniformisées à l’échelle du pays. Ces groupes, en grande partie influencés par des partenariats avec des majors américaines et des impératifs commerciaux, imposent une programmation musicale standardisée qui reflète principalement les tendances dominantes du marché anglophone nord-américain.
Les quotas de musique francophone imposés par le CRTC (Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes) visent à assurer une certaine représentativité, mais ces quotas sont parfois contournés par la diffusion de classiques établis plutôt que par la mise en avant de nouveaux talents québécois. Ainsi, la radio commerciale québécoise, en voulant répondre aux attentes d’un public large et aux impératifs économiques, contribue malgré elle à la marginalisation de la musique émergente québécoise et à son morcèlement en sous-groupes peu exposés au grand public.
Par conséquent, les artistes québécois doivent s’adapter aux critères de diffusion des stations ou risquer de voir leur musique marginalisée. Cette logique commerciale contribue à isoler certains styles et empêche une circulation fluide entre les différentes sphères musicales québécoises.
Avec l’essor du numérique, les artistes québécois doivent composer avec des algorithmes de plateformes de streaming qui favorisent les productions internationales dominantes. La découvrabilité de la musique québécoise devient ainsi un enjeu majeur, nécessitant des stratégies spécifiques pour percer et maintenir une présence sur ces plateformes. Les subventions gouvernementales et les initiatives locales jouent un rôle crucial dans la promotion de la musique d’ici, mais suffisent-elles à contrer cette dispersion ?
Face à cette réalité, plusieurs initiatives visent à renforcer la cohésion et la visibilité de la musique québécoise. Des festivals, comme les Francos de Montréal, mettent en avant la scène locale et offrent une vitrine aux artistes. Des labels indépendants et des collectifs d’artistes travaillent également à structurer un réseau de diffusion plus solidaire. Enfin, des campagnes de sensibilisation encouragent le public à consommer davantage de musique québécoise et à soutenir ses créateurs.
Le morcèlement de la musique québécoise est une réalité incontournable dans un marché nord-américain structuré autour de l’anglais. Cependant, la vitalité et la résilience de la scène québécoise témoignent d’un attachement profond à son identité musicale. En développant des stratégies adaptées et en renforçant les initiatives locales, il est possible de contrer cette fragmentation et d’assurer un avenir florissant à la musique francophone.
Dans cette perspective, les nouvelles plateformes de diffusion, comme la radioweb de Passion Musique, offrent une opportunité essentielle pour contourner les limites imposées par les radios commerciales traditionnelles. En favorisant une programmation plus diversifiée et en donnant une place aux artistes québécois et canadiens francophones, la radioweb peut jouer un rôle clé dans la redéfinition du paysage musical du pays. En exploitant ces nouvelles avenues numériques, il devient possible d’assurer une meilleure représentativité et une plus grande accessibilité à la musique québécoise, contribuant ainsi à son rayonnement et à sa pérennité.
Que pensez-vous de la musique québécoise et canadienne francophone actuelle?
Written by: atlantis
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